Les reflex professionnels évoluent avec la régularité des compétitions internationales, où les agences renouvellent massivement leurs parcs d’appareils. En prévision des années bissextiles, avec leurs Jeux olympiques d’été et leurs Euro de football, les grosses refontes — D2H, D3, D4. Les autres années paires, pour les Jeux olympiques d’hiver et les Coupes du monde, on fait plutôt évoluer une solution éprouvée — d’où les D2Hs et D3s.
Pour les olympiades de Sotchi, nous attendions donc un D4s, qui viendrait faire évoluer le D4 pour reprendre la main face à la version 2 du Canon EOS-1D X. C’est finalement avec un peu de retard sur nos prévisions que Nikon a présenté son nouveau modèle mais comme prévu, c’est un D4s, qui reste extrêmement proche du D4 (il en garde d’ailleurs le boîtier).
De l’extérieur, la principale retouche concerne le joystick de sélection du point, dont le revêtement de surface est désormais plus accrocheur et surtout très différent du plastique lisse de la touche AF : il est désormais impossible de confondre les deux commandes, même l’œil au viseur, ce qui ravira les photographes de sport. Le reste du boîtier demeure peu ou prou identique au modèle précédent et le passage du D4 au D4s ne devrait pas bouleverser la donne.
L’aventure intérieure
Les évolutions internes sont un peu plus marquées, malgré des spécifications très proches. Le D4s reçoit logiquement le nouveau processeur Expeed 4, déjà vu sur les D5300 et D3300, qui permet de filmer en Full HD à 60 images par seconde : gain de fluidité bien sûr, mais aussi possibilité de ralentis en post-production.
La gestion du son évolue également avec une liberté d’ajustement pendant l’enregistrement et des capacités de filtrage améliorées ; il est ainsi permis de faire ressortir certaines fréquences pour mieux entendre les voix, ce qui peut servir dans un contexte bruyant — interview sur un stade ou un circuit automobile par exemple. En revanche, le micro intégré reste monophonique : filmer au D4s, c’est obligatoirement investir dans un micro externe.
Pour quelques IL de plus
Côté photographique, la nouvelle électronique permet de gagner un peu en sensibilité, avec 25 600 Iso en plage normale et une sensibilité étendue jusqu’à 409 600 Iso. Avec quelques années de retard sur Canon, Nikon ajoute la possibilité d’enregistrer en Raw dans une définition réduite : 2 464 x 1 640 pxl, cela rappellera des souvenirs aux nostalgiques du D2H. Curieusement, alors que l’argument principal pour ces Raw basse définition est la diminution du poids des fichiers, ce choix est incompatible avec les options de compression proposées pour les Raw en 16 Mpxl.
Autre frustration : l’EOS-1D X atteignant les 12 im/s en rafale, nous attendions une performance au moins égale de la part de la marque jaune, mais malgré un nouveau mécanisme de miroir le D4s s’arrête au pied du mur, à 11 im/s ! Le système autofocus évolue en douceur avec de nouveaux réglages et un nouveau mode de « groupe » permettant de fusionner cinq collimateurs pour un meilleur suivi de sujet.
Connexion sans nouveauté
Enfin, côté connectivité, Nikon est très fier d’avoir intégré une prise Ethernet gigabit à son boîtier, permettant des transferts beaucoup plus rapides (environ 185 Mo/s, à comparer à environ 160 Mo/s sur l’EOS-1D X d’après Nikon). Nous noterons à l’inverse que la prise USB reste en version 2 et que la sortie HDMI ne propose pas de définition 4K, qui pourrait être utile pour visualiser des photos… Enfin, le WiFi n’est toujours pas intégré : pour piloter des boîtiers à distance, il faut passer par un transmetteur externe.
Notons tout de même que le D4s recevra une nouvelle batterie. Entièrement interchangeable avec celle du D4, la EN-EL18a ne se distingue en fait que par sa capacité augmentée qui devrait permettre de faire 3 000 photos par charge.
L’ensemble sera disponible dès le 6 mars pour
un tarif estimé à 5 999 €.